Japan Travel Sketchbooks

[Carnet de voyage, Japon] – Nara, Kansai (4/6)

Et me voilà à Nara pour cette nouvelle étape de mon voyage dans le Kansai ! J’avais hésité avec beaucoup d’autres villes mais Nara était la ville la plus pratique pour que je rejoigne Wazuka, pour mon excursion dans les plantations de thé et ma soeur m’avait aussi recommandé une super maison d’hôte en plein coeur de Nara… le meilleur logement que j’ai réservé jusqu’à présent !

C’est parti 🙂

  • Nara

J’arrive à Nara dans l’après-midi et prends un peu de temps à trouver ma guest house – la ville est petite et j’arrive chez Kayoko en moins de 30 minutes à pied, mon sac sur le dos (qui commence à se remplir de babioles…).

Qu’on se le dise, on m’avait prévenue que Kayoko était adorable, je n’ai pas été déçue ! J’étais la seule visiteuse à ce moment-là et Kayoko s’est vraiment très bien occupé de moi… A mon arrivée, elle m’a fait du thé vert, servi des petits gâteaux et expliqué deux trois choses sur Nara et ce qu’il fallait voir. Un super accueil, Kayoko était vraiment aux petits soins avec moi.

Sa maison est une maison traditionnelle japonaise en bois (machiya, comme celle dessinée par ici) dans le quartier historique de Nara-machi, avec de belles pièces épurées, équipées sobrement. Dans les chambres on dort sur des tatamis, à même le sol (ce qui ne me change pas tant que cela puisqu’en Inde c’est la même chose). Je pense que mon coup de coeur va droit au petit jardin central, sur lequel nous avons vue une fois dans les chambres.

Chez Kayoko, Sakuraya Guest House

Et disons-le aussi, mon deuxième coup de coeur va aussi aux théières de Kayoko-san ❤️ ne sont-elles pas trop mignonnes ? Pendant tout le voyage je n’ai eu qu’en tête l’objectif de me trouver une belle théière bien japonaise.

La visite de Nara s’est faite sans trop de soucis, c’est une toute petite ville, avec de grands parcs avec des daims, certes, mais comme je n’aime pas trop la foule j’ai passé peu de temps dans les lieux pleins de monde. A Nara aussi, j’ai voulu voyager en dehors des sentiers battus, et j’avoue que je n’ai pas été déçue en suivant les conseils de Kayoko-san.

J’ai donc suivi le sentier recommandé par Kayoko-san pour rejoindre Kasuga Taisha, le sanctuaire aux 3000 lanternes de pierre. Pour y aller, j’ai traversé des parcs remplis de daims et de cerfs très calmes, longé des rivières et des petits lacs, et même traversé une forêt quasiment vierge. Le chemin en vaut la peine, il faut compter une bonne heure de marche mais il est très agréable, surtout lorsqu’à cette période de l’année, les feuilles rougissent petit à petit… assez magique !

Sur le chemin de Kasuga Taisha
Daims de Nara

Les daims sont en totale liberté à Nara. Normalement il est interdit de les nourrir, mais les vendeurs de croquettes sont nombreux et les daims sont devenus quasiment “domestiqués” et ils n’ont plus grand chose de sauvage. Il se trouve que sur le chemin de Kasuga Taisha, j’ai traversé une petite forêt pour rejoindre plus rapidement le sanctuaire, sinon il fallait que je traverse le parc plein de monde. Il était vers 18h, le soleil se couchait doucement tandis que je m’enfonçais dans la forêt. J’ai cru m’être trompée de chemin plusieurs fois tant c’était calme et sombre… et c’est à ce moment-là que j’ai vécu, sans aucun doute, le moment le plus magique de mon voyage.

Je m’enfonce dans la forêt quand j’entends soudain un bruit, un petit craquement à ma gauche. Je me retourne et aperçois un cerf majestueux, assis au milieu des feuilles et des buissons. Il me regarde sans surprise et sans peur. Je me sens obligée de le regarder longuement et de baisser la tête pour qu’il me laisse poursuivre mon chemin… bien sûr je n’ai pris aucune photo de ce moment-là, mais j’ai peint cette aquarelle à posteriori pour me remémorer ce moment (je le raconte aussi dans ce post sur Instagram). Pour moi c’était le Saro de Princesse Mononoké, non?

Le cerf de la forêt

J’arrive à Kasuga Taisha en fin de journée et l’atmosphère est magique. Le sanctuaire se vide de son monde (à Nara, il y a beaucoup de groupes d’écoliers en excursion sur la journée) et la soleil continue de se coucher. Il y a environ 3000 lanternes de pierre, toutes couvertes de mousse, et les daims se baladent tranquillement parmi les visiteurs…

Kasuga Taisha

Le soir en rentrant, c’est Kayoko-san qui me prépare le dîner. Moi en attendant je dois absolument aller au lavomatic faire ma lessive, à quelques 30minutes de là, en suivant les indications un peu floues du dessin de Kayoko-san.

 

Le lendemain je passe la journée à Wazuka (qui fera l’objet du prochain article), à seulement une vingtaine de minutes de Nara en train. En rentrant, je dois aller dîner dans un très bon restaurant de Nara, dans lequel Kayoko-san m’a réservé une table. Je lui avais demandé un restaurant de kaiseki mais elle m’en a conseillé un autre en me disant que les kaiseki sont parfois très longs : il s’agit d’un dîner en plusieurs services (parfois une vingtaine), avec de beaux produits de saison et c’est très cérémoniel. Elle préfère donc me réserver une table chez Harishin, où le plat signature est un bento haut de gamme, le Kamitshumichi bento pour Y3000 environ (à peu près 30€).

Je pense ne pas me tromper en disant que c’était le plus beau repas de ma vie ❤️

En entrant dans le restaurant, on m’accompagne vers ma salle : une très grande salle, avec une très grande table en bois au centre de la pièce, dans lequel un trou est creusé pour accueillir du charbon et ainsi garder les plats et les théières chauds.
Surprise également, des coussins chauffants sont posés au sol, ce qui permet de se réchauffer les pieds une fois assise autour de la table.

On me sert du thé bien sûr pour me faire patienter, et le bento arrive…

Je n’ai jamais mangé de produits aussi bruts mais aussi bien cuisinés, dans toute leur simplicité. Dans ma bouche, c’était une vraie explosion de saveurs, des mariages subtils de saveur. Je m’amusais à trouver les ingrédients par moi-même, juste en fermant les yeux, et parfois c’était très difficile, comme par exemple pour le tofu à la cacahuète ou le vinaigre de kaki, à boire d’une gorgée.

Encore aujourd’hui les saveurs sont toujours présentes dans mon esprit, c’est un repas que j’ai du mal à oublier…

La nuit qui suit est mouvementée : j’apprends le décès de ma grand-mère en pleine nuit. Je suis à des kilomètres de chez moi, à des kilomètres de ma grand-mère et je culpabilise à propos de mon voyage.
Le lendemain j’en parle à Kayoko-san, qui me conseille d’aller voir le grand Bouddha dans le temple Todai-ji, pour allumer une bougie et brûler de l’encens en l’honneur de ma grand-mère.

Je dois avouer qu’aller dans un temple était sans doute la meilleure idée que j’ai eu à suivre, et lorsque j’arrive à Todai-ji, j’arrive à temps pour le chant des moines. Un moment très reposant et très réconfortant. J’en profite pour me recueillir et penser fort à ma grand-mère.

J’essaye tout de même de profiter de ma dernière journée à Nara, en flânant dans les boutiques et les puces, à la recherche de vaisselle d’époque et d’une belle théière. Le quartier de Naramachi est résidentiel mais il y a quelques belles boutiques d’artisanat local. Pourtant, c’est dans un petit bazar du coin que je trouve ma théière ! Pas de quoi me consoler totalement, mais de quoi alléger un peu mon coeur pour la suite du voyage.

Ce qui est sûr c’est que cette visite matinale du temple a été ce qu’il me fallait pour conclure cette étape à Nara. Avant l’arrivée des touristes et des écoliers, j’ai tout de même eu la chance de me recueillir au son des chants des moines, avec le soleil matinal – un moment privilégié, comme si j’en partageais un avec ma grand-mère.

J.

Les adresses à Nara :

  • Sakuraya Guest House (à réserver quelques mois avant votre arrivée)
  • le restaurant Harishin
  • pour trouver de la belle vaisselle vintage, les boutiques d’antiquité de la rue commerciale couverte Higamushi
Rendez-vous sur Hellocoton !

Leave a Reply